Femmes, Islam et Occident by Osire Glacier

Auteur:Osire Glacier [Glacier, Osire]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782890244863
Éditeur: Éditions de la Pleine Lune
Publié: 2018-01-09T05:00:00+00:00

Un plaidoyer pour l’émancipation des femmes

Qasim Amin (1830-1908) était un juriste égyptien et l’un des cofondateurs du Mouvement national égyptien et de l’Université du Caire. De plus, il est considéré comme l’un des premiers féministes arabes.

Le point de départ d’Amin est la constatation du statut inférieur des femmes en Égypte. Aussi appelle-t-il ses lecteurs à prendre conscience du mépris dans lequel elles vivent, celui-ci prenant toutes les formes : analphabétisme, port du voile, séquestration à domicile ou sévices et préjugés à leur égard. En avocat expérimenté, il adopte le ton déclamatoire de sa profession, et défend la cause des femmes dans un tribunal imaginaire.

Le principal accusé du statut inférieur des femmes, selon l’auteur, n’est pas l’islam, mais plutôt les traditions, définies en tant qu’ensemble de conventions adoptées dans un espace et un contexte historiques donnés. C’est-à-dire qu’elles sont un produit humain. Or, ces traditions se perpétuent de génération en génération, réfractaires à tout changement et à tout progrès ; ce qui est contraire, toujours selon l’auteur, aux lois de la création divine, pour qui l’immobilisme est synonyme de mort.

Mais, nous apprend Amin, derrière ces traditions s’abrite un autre accusé, à savoir la gouvernance sous forme de régimes autocratiques dans les sociétés musulmanes. Ce sont ces régimes autocratiques qui sont réfractaires à toute idée de changement et de progrès dans les sociétés qu’ils gouvernent, parce que le changement et le progrès représentent une menace pour leur autorité absolue. De plus, ajoute Amin, contrairement aux idées dominantes, les abus d’une autorité absolue ne se limitent pas à la sphère politique. Quand le despotisme règne, il devient un mode de fonctionnement qui gouverne toute la nation, traversant de haut en bas toutes les structures sociales. Il va sans dire, explique-t-il, que cet esprit autoritaire affecte la dynamique relationnelle entre les femmes et les hommes. Comme l’homme est opprimé en tant que citoyen, il éprouve le besoin d’opprimer à son tour. Aussi se tourne-t-il vers la femme pour la mépriser. Par conséquent, la première réparation que la nation doit aux femmes est le droit à l’éducation. Car tant que les femmes ne seront pas éduquées, elles ne seront ni libres ni protégées contre les abus dont elles sont victimes.

Pour parachever sa plaidoirie, Amin rappelle à ses lecteurs que quand on éduque les femmes, on éduque également la famille et la nation. Ainsi, il fait de l’éducation des femmes, et ultimement de leur participation dans la sphère publique, un pilier pour le développement national.

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